La Médecine Moderne
La Découverte des Elements Actifs
Ce n'est qu'à la fin du 18e siècle que les médicaments s'inscrivent dans une logique scientifique. Les progrès scientifiques et techniques de la révolution industrielle permettent d'expliquer précisément les effets médicaux des plantes. Dans un premier temps, on a découvert que les plantes renfermaient plusieurs constituants, les principes actifs. Il a ensuite été question de les isoler.
(Cependant, les propriétés ne sont pas toujours découvertes en même temps que les substances : la papavérine de l'Opium est isolée en 1848, par G.Merck, mais on ne découvre son utilité que cinquante ans plus tard.)
Ainsi, la famille des alcaloïdes est découverte en 1810, tandis que la morphine est isolée en 1817. La morphine se caractérise par son puissant effet narcotique entraînant la dépendance (il s'agit d'une drogue). D'autres alcaloïdes possèdent, tel la morphine, des pouvoirs thérapeutiques importants mais aussi des effets secondaires violents.
Ainsi pour tenter de renforcer leurs propriétés tout en essayant de supprimer leurs effets secondaires, ces molécules sont synthétisées : Il s'agit de la synthèse des molécules actives. Plus efficaces, mieux dosables, plus constants, il s'ensuit un important intérêt pour cette médecine « rationnelle » au détriment de la thérapie par les plantes.
Chronologie des principaux travaux ayant conduit à l'isolement des principes actifs des drogues végétales :
• 1810 : découverte des alcaloïdes de l'opium par Robiquet.
• 1810 : isolement des alcaloïdes de l'ergot de seigle par Tanret.
• 1817 : isolement de la morphine de l'opium par F.G.Sertürner et Robiquet.
• 1819 : isolement de la caféine par Pelletier .
• 1820 : isolement de la quinine de l'écorce du quinquina par Pelletier et Caventou (médicament qui lutte encore aujourd'hui contre le paludisme).
• 1829 : isolement de la salicine de l'écorce de saule par H. Leroux.
• 1838 : isolement de l'acide salicylique.
• 1844 : isolement de la digitaline de la digitale pourprée.
• 1853 : création de l'acide acétylsalicylique (qui est notre aspirine) par Gerhard.
• 1856 : isolement de l'acide acétylsalicylique de l'écorce de saule par Emile ROUX.
• 1860 : isolement de la cocaïne de la feuille de coca par Niemann
• 1868 : isolement de la digitaline de la digitale par C.-A. Nativelle, pour la fabrication d'un cardiotonique (médicament encore utilisé aujourd'hui).
• 1879 : isolement de la trinitrine.
• 1897 : synthèse de l'aspirine par F. Hoffmann.
:: Les Elements Actifs::
De nombreuses plantes contiennent du mucilage. Cette substance visqueuse se compose de molécule de sucre, les polysaccharides qui absorbent l'eau donnant une masse gluante semblable à de la gelée. Le mucilage garnit les muqueuses du tube digestif, les protégeant des irritations, des attaques acides et des inflammations. Cette action protectrice s'étend à d'autres muqueuses, celle de la gorge, des poumons, des reins et des conduits urinaires.
Dans ce groupe, on trouve l'acide salicylique précurseur naturel de l'aspirine. Les phénols sont antiseptique et réduisent les inflammations lorsqu'ils sont ingérés, alors qu'ils produisent au contraire un effet irritant lorsqu'on les applique sur la peau.
Toutes les plantes produisent du tanin à un degré plus ou moins élevé. Il donne un goût amer à l'écorce et aux feuilles les rendant impropres à la consommation pour les insectes et le bétail. Les tanins contractent les tissus d'où leur utilisation pour « tanner » le cuir. Ils rapprochent les tissus et augmentent la résistance aux infections.
Les coumarines sont des substances odorantes présentes dans de nombreuses plantes et aux effets variables. Celle du mélilot fluidifie le sang alors que celui du céleri s'emploie comme écran solaire. La kheline est un puissant décontractant musculaire.
Les anthraquinones facilitent le transit intestinal. Elles ont un effet irritant et laxatif sur le gros intestin, provoque des contractions des parois intestinales et stimule leur travail environ 10h après la prise.
La fonction principale des flavanoïdes, qui est une molécule complexe d'atome, est la coloration des plantes.
Les médecins d'aujourd'hui, ont trouvé des propriétés médicinales à ce composé chimique : il serait anti-inflammatoire, il assure donc une bonne circulation sanguine.
La rutine, présente dans plusieurs plantes, dont le sarrasin et le citron, renforce les parois des vaisseaux capillaires.
Ce pigments donnent aux fleurs ou aux fruits une teintes bleutée, rouge ou pourpre et maintiennent en bon état les vaisseaux sanguins.
La mûre sauvage et la vigne rouge en contiennent beaucoup.
Présents uniquement dans les espèces de la famille des moutardes, les glucosinolates provoquent un effet irritant sur la peau (formation d'ampoules). Appliqués comme cataplasme sir les articulations douloureuses, ils augmentent le flux du sang dans la zone irritée favorisant ainsi l'évacuation des déchets. Les glucosinolates contribuent également à réguler la thyroïde.
Le radis et la moutarde sont riches en glucosinolates.
Les huiles essentielles extraites des plantes par distillation comptent parmi les plus importants principes actifs des plantes. Ainsi, dans l'huile essentielle de la melaleuca on trouve plus de soixante composants différents, la plupart ayant des effets antiseptiques. D'autres huiles essentielles contiennent des agents anti-inflammatoires, les sesquiterpènes, tels que l'azulène, présent dans la camomille allemande ou matricaire. Cependant, quelques huiles ont un doubles effets, stimulant certaines zones du cerveau et en apaisant d'autres.
Les saponines se divisent en triterpénoïde et stéroïdes. Ces derniers doivent leurs noms à leur similarité avec les hormones stéroïdes naturelles de l'homme. C'est pourquoi des plantes contenant des saponines stéroïdales ont une certaine activité hormonale, comme la réglisse. Les triterpénoïdes présentes dans les racines de primevère sont des puissants expectorants, mais peuvent également faciliter l'absorption des éléments nutritifs.
Présents dans de nombreuses plantes médicinales, telles que les digitales pourprée et jaune, les glucosides cardiaques ont une action puissante et directe sur le coeur. Ils aident à maintenir le rythme cardiaque en cas d'affaiblissement. Ces glucosides sont également diurétiques. Ils contribuent à transférer les liquides des tissus et du système circulatoire vers les conduits urinaires, réduisant ainsi la pression artérielle.
Bien que ces substances soient à base de cyanure, un poison très violent, elles ont, prises en petites doses, un effet sédatif et relaxant sur le coeur et les muscles.
L'écorce du cerisier sauvage et du sureau noir qui en contiennent toute deux, permet de supprimer ou de calmer les toux sèche ou irritantes.
Certaines plantes sont particulièrement riches en vitamines. Le cresson de fontaine contient des doses élevées de vitamine E, et le fruit d'églantier de vitamine C. La plupart des plantes médicinales contiennent au moins quelques vitamines, qui, quelle que soit leur quantité, assurent la ration quotidienne.
Les amers forment un groupe très diversifié de composants dont le point commun est l'amertume de leur goût. Cette amertume stimule les sécrétions des glandes salivaires et des organes digestifs. Ces sécrétions augmentent l'appétit et améliorent la digestion. Avec une meilleure digestion, et l'absorption des éléments nutritifs les plus adaptés, le corps est mieux nourri et entretenu. De nombreuses plantes ont des constituants amers, notamment l'absinthe et la chiretta.
Formant un groupe très large, les alcaloïdes possèdent presque tous une molécule d'azote (NH-2) (d'où l'appartenance à la famille des amines) qui les rend pharmaceutiquement très actifs. Certains sont des médicaments connus qui ont des vertus thérapeutiques avérées. C'est le cas d'un dérivé de la pervenche de Madagascar employé pour traiter certains types de cancer. D'autres alcaloïdes, comme l'atropine, présente dans la belladone ont une action directe sur le corps, réduisant les spasmes et soulageant la douleur.
Certaines plantes sont particulièrement riches en minéraux. La prêle renferme de grandes quantités de potassium, et, à la différence d'autres diurétiques qui rejettent ce minéral alcalin, il aide le corps à le conserver. Ces plantes agissent comme compléments minéraux, qu'elles soient prises entières ou partiellement.
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